Une entrevue surprise
À bord d’un métro londonien, un passager matinal a invectivé un autre passager qui lui a barré le chemin. C’était le genre d’incident malheureux et irréfléchi qui reste généralement irrésolu. Plus tard ce jour‑là, l’inattendu s’est toutefois produit. Un gestionnaire a envoyé un mot à ses amis des médias sociaux : « Devinez qui vient de se présenter à une entrevue d’emploi ! » Lorsque son explication a paru sur Internet, des gens du monde entier lui ont envoyé des clins d’oeil et des sourires. Imaginez un peu vous faire accueillir à une entrevue d’emploi par la personne même qui vous a invectivé quelques heures auparavant !
Chez soi
Steven, un jeune réfugié africain apatride, croit être né au Mozambique ou au Zimbabwe, mais n’a jamais connu son père et a perdu sa mère. Celle-ci, fuyant la guerre civile, était allée de pays en pays, gagnant sa vie comme vendeuse de rue. Sans papiers et incapable de prouver son lieu de naissance, Steven est entré un jour dans un commissariat britannique pour demander à se faire arrêter. La prison lui semblait préférable à la survie dans la rue sans les droits et les privilèges afférents à la citoyenneté.
L’anneau de l’invisibilité
Le philosophe grec Platon (vers 427 à 348 av. J.‑C.) a découvert une façon imaginative d’éclairer le côté sombre du coeur humain. Il a raconté l’histoire d’un berger ayant découvert par hasard un anneau d’or que l’on avait profondément enfoui dans le sol. Un jour, un terrible tremblement de terre a ouvert un tombeau très ancien aménagé dans le flanc d’une montagne, révélant ainsi l’anneau à ce berger. Or, celui‑ci a aussi découvert accidentellement que l’anneau concerné détenait le pouvoir magique d’accorder à la personne qui le portait de devenir invisible chaque fois qu’elle le désirait. En réfléchissant à l’invisibilité, Platon s’est demandé : Si les gens n’avaient à se soucier ni de se faire prendre en flagrant délit ni de se faire punir, résisteraient‑ils à la tentation de mal agir ?
Un arbre riverain
C’était un arbre enviable qui poussait sur une propriété riveraine où il n’avait à se préoccuper ni des bulletins de météo, ni des intempéries, ni d’un avenir incertain. Nourri et rafraîchi par la rivière, il passait ses journées à lever ses branches vers le soleil, à retenir la terre de ses racines, à purifier l’air de ses feuilles et à offrir de l’ombre à quiconque avait besoin de s’abriter du soleil.
L’ Avocat
Depuis sa cellule de prison floridienne, Clarence Earl Gideon a envoyé un mot en juin 1962 afin de demander à la Cour Suprême des États‑Unis de revoir sa condamnation pour un crime dont il se disait innocent. Il précisait dans ce mot qu’il n’avait pas les moyens de retenir les services d’un avocat.
Grandir sous le vent
Imaginez un monde sans vent. Les lacs seraient calmes et les feuilles mortes n’envahiraient pas les rues. Reste que, dans ce cas, qui s’attendrait à ce que des arbres tombent soudain ? Or, c’est précisément ce qui est arrivé dans un dôme forestier de verre bâti dans le désert de l’Arizona. Des arbres grandissant dans une énorme bulle sans vent, la Biosphère 2, poussaient plus vite que la normale avant de s’écrouler subitement sous leur propre poids. Les chercheurs de ce projet ont fini par en trouver l’explication. Ces arbres avaient besoin de subir le stress des vents pour se fortifier.
L’amour de l’ennemi
Lorsque la guerre a éclaté en 1950, le jeune Kim Chin‑Kyung de 15 ans s’est joint à l’armée sud‑coréenne pour défendre son pays. Il n’a alors pas tardé à découvrir qu’il n’était pas prêt à vivre les horreurs du combat. Tandis que de jeunes amis mouraient autour de lui, il a supplié Dieu d’épargner la sienne en lui promettant que, s’il lui permettait de vivre, il apprendrait à aimer ses ennemis.
Relier les points entre eux
Dans les années 1880, le Français Georges Seurat a inventé une forme artistique : « le pointillisme ». Par de petits points de couleur, plutôt que des coups de pinceau aux pigments mélangés, Seurat créait une image artistique. De près, ses oeuvres ressemblent à des regroupements de points individuels. Pourtant, si l’observateur s’en éloigne, ses yeux en viendront à amalgamer les points en un portrait ou un paysage aux couleurs éclatantes.
Le voyage terrestre ultime
La nationale 5 de Madagascar offre à la vue la beauté d’une côte au sable blond, d’une immense palmeraie et de l’océan Indien. Cette « route » aménagée sur 200 km à même les rochers, le sable et la terre est connue comme l’une des pires du monde. Les touristes en quête de panoramas à couper le souffle ont donc intérêt à la parcourir en véhicule à quatre roues motrices avec un conducteur chevronné au volant et un mécanicien à bord.
Aime ton prochain
Un anthropologue achevait plusieurs mois de recherches dans un petit village, nous dit‑on. En attendant la voiture qui devait le conduire à l’aéroport pour son vol de retour chez lui, il a décidé de passer le temps en inventant un jeu pour des enfants proches de lui. Il a eu l’idée de créer une course pour atteindre un panier de fruits et de friandises qu’il avait placé à proximité d’un arbre. À son coup de sifflet, personne ne s’est toutefois précipité vers la ligne d’arrivée. Au lieu de cela, les enfants se sont joints par la main et ont couru ensemble jusqu’à l’arbre.